Abarka

Le Basa Jaun et le blé

Un jour, à Ataun, San Martinico rendit visite au Basa Jaun dans sa caverne. Il était volontairement chaussé très grand pour la circonstance. Quand il vit là, tous ces gros tas de blé, il fit un pari avec le Basa-Jaun: à voir qui, d'un bond, traverserait tous ces tas sans toucher un seul de leur grain.
Le Basa-Jaun passa facilement par dessus; mais San Martinico tomba en plein au milieu de l'un d'eux, ce qui remplit de blé ses abarkak (chaussure traditionnelles de berger). Puis il prit congé du "Seigneur sauvage" et se dirigea vers la vallée.
Mais très vite le Basa-Jaun se rendit compte que San Martinico emportait des grains de blé dans ses chaussures. Il lança dans sa direction son arme de jet, une hache. Celle-ci se planta dans le tronc d'un châtaignier, au lieu-dit Mekolalde à San Gregorio d'Ataun, à plus d'un kilomètre de la grotte de Muskia. Elle ne put atteindre San Martinico qui, pour lors, s'était encore plus éloigné, mais il ne savait pas comment l'utiliser.

Du fond de sa grotte le Basa-Jaun se mit à chanter:
"si les hommes avait su cette chanson ils en auraient tiré profit;
quand bourgeonne la feuille on sème le maïs,
quand elle tombe on sème le blé.
Pour la Saint Laurent, on sème le navet
".

Un homme qui passait par là entendit la chanson. Alors San Martinico sema les grains de blé en automne et récolta ainsi la première fois cette céréale dont la culture se répandit ensuite à travers le monde entier.

tiré du" Dictionnaire illustré de mythologie basque "
de Jose Miguel de Barandiaran - Editions Elkarlanean

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