Une nuit, un bouvier de Bedaio du nom de Maurizio, s'en allait avec son attelage à Ugarte lorsque, passant sur la rivière près de la fontaine Edar Iturri, entendit un bruit semblable au lavage du linge. Comme, malgré l'obscurité de la nuit, il distingua quelques lavandières, il leur demanda avec grand étonnement:
- Vous croyez qu'il est l'heure de faire la lessive ?
L'une d'elle, proche de l'homme, s'approchant encore plus lui répondit:
- Oui, Maurizio, et, tenant un ballot, ajouta: Tiens, attrape ces vêtements et aide moi a l'essorer.
Notre homme, trouvant que la lavandière était assez décolletée, la robe largement retroussée, bouche-bée et animé par une curiosité malsaine, ne dit rien. Pire, hébété, il agrippa le ballot que lui tendait la lavandière comme un automate sans y réfléchir vraiment.
Les cris que lâcha Maurizio, les rires féminins qu'on entendit aux alentours, la douleur que le bouvier avait aux mains, lui firent s'apercevoir que la lavandière ne lui avait pas tendu des vêtements mais un fagot d'épines. Notre pauvre Maurizio, humilié par la blague, les mains griffées et ensanglantées, continua son chemin effrayé, stimulant énergiquement ses bœufs afin de quitter les lieux au plus vite car il comprit que ces lavandières étaient en réalité des sorcières.
Source : Sorgiñas, leyendas vascas de brujas ISBN: 84-95846-46-2 © de la Edición "Los libros del cuentamiedos". Traduction/Adaptation txiki 2005.
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