La flûte à trous, dans d'autres cultures, n'apparaît pas avant l'époque azilienne, c'est-à-dire quelques 6000 ans avant Jésus-Christ.
Près du petit village bas-navarrais d'Isturitz, dans le nord des Pyrénées, se trouve une grotte découverte par Emmanuel Passemard. Il y a fait des fouilles pendant de nombreuses années et les objets qu'il y a trouvés sont conservés au Musée de Saint-Germain-en-Laye, près de Paris. Au cours d'une des fouilles, en 1921, l'os d'un oiseau qui portait trois trous fut découvert dans une strate correspondant au début de époque aurignacienne. Selon les archéologues, cette petite flûte peut dater d'environ 20 000 ans avant notre ère et est sans aucun doute l'instrument de ce type le plus ancien parmi les cultures mondiales. Par la présence des trois trous, on pense qu'elle pourrait être l'ancêtre du txistu, la flûte basque. Pourtant, elle a pu avoir plus de trois trous car elle semble avoir été brisée au niveau du troisième trou.
L'existence de ces instruments de musique préhistoriques est un témoignage d'une culture musicale basque très ancienne dans laquelle il a dû y avoir aussi une solide tradition vocale. Pourtant un manque de documentation a conduit certains à nier l'existence d'une tradition musicale vocale autochtone en propageant l'hypothèse selon laquelle les anciens chants basques avaient été empruntés aux Grecs et aux Celtes.
Au tout début de l'histoire basque, nous voyons que l'historien grec Strabon a laissé un témoignage des Vascons (une tribu basque) "dansant au son de la flûte et guidant la danse avec une trompette". Selon Julio Caro Baroja, la danse des buveurs qui y est décrite a pu être apparentée à celle appelée edate-dantza (la danse à boire).
L'existence de ces instruments anciens montre que l'histoire de la musique basque a pu commencer avec la flûte d'Isturitz et la corne d'Atxeta, se transformant peu à peu en un orchestre primitif.
Le premier orchestre basque a pu comprendre : la Txalaparta, les Cymbales et les Tambours.
Des études nous donnent à croire qu'une culture musicale complète s'est développée au début du Christianisme.
Preuve de l'existence d'une musique basque:
Une pierre datant de l'époque romaine, trouvée à Arroniz en Navarre, immortalise la mémoire de Titus Servius Scriba, dramurtuge et chef d'orchestre de théâtre d'Iruñea (Pampelune).
Marcius Fabius Quintalanius, un "Basque de Kalagurris" (Kalagorri/Calahorra), vint à Rome quand il était jeune et nous laissa des renseignements précis et inestimables à propos de la musique de son époque. Un autre Basque de Kalagorri, le poète et musicien Aurelius Prudencius (348 à 405) parle d'un orgue tubulaire et de musique polyphonique à deux ou trois voix.
Les Basques inventent la note d'agrément
Date mémorable dans l'histoire de la musique occidentale. En 1864, un écrivain anglais anonyme parle de compositeurs qui vécurent à Pampelune au début du 14ème siècle ; il parle aussi d'une école de polyphonie qui se trouvait à la cathédrale de Pampelune. Une innovation remarquable prit place à l'école lorsque la note d'agrément commença à être utilisée. La note d'agrément fut la contribution basque dans la musique européenne et ouvrit à la musique basque les portes de l'Europe, grâce aux efforts des compositeurs Vitry et Machaut.
La mélodie
La musique basque est essentiellement mélodique, qu'il s'agisse des chants ou des mélodies de danse. Parfois, plusieurs mélodies différentes sont utilisées sur un même texte selon la région où l'on se trouve ou aussi une même mélodie sur plusieurs textes. La mélodie basque est habituellement Andante, calme et douce. Bien qu'existent des anciennes mélodies ayant des gammes incomplètes (chromatiques et enharmoniques), la majorité d'entre elles sont construites sur des gammes diatoniques, que ce soit dans la tradition grégorienne ou dans gamme bimodale actuelle, c'est-à-dire le mode majeur et le mode mineur. En ce qui concerne sa structure, les thèmes musicaux se divisent en trois parties, A, B et A, la première et la troisième partie étant identiques, avec des cadences analogues alors que la seconde partie est différente et plus haute.
Le rythme
Il existe toutes sortes de rythmes dans la musique basque car il y a des chants ayant un rythme libre, empruntés à la tradition grégorienne, mais la plupart des mélodies, qui avaient auparavant un rythme libre, ont peu à peu adopté un rythme qui fait que la plupart des mélodies connues ont maintenant un rythme mesuré.
De nombreux chants ont des rythmes irréguliers avec des mesures à 5/8 (= zortziko), 7/8 ou 9/8. Il serait souhaitable de faire une distinction entre les zortzikos.
L'une des variétés de zortziko est le couplet de huit vers utilisé par un "Bertsolari" (un poète chantant).
L'autre variété est la variété musicale qui a une mesure à cinq croches. Le "bertsolari" chante souvent un couplet de zortziko sur un rythme de zortziko et parfois aussi sur d'autres rythmes réguliers. Nous avons déjà cité le mythe du 19ème siècle selon lequel ce rythme était spécifique aux Basques. Rien n'est plus éloigné de la réalité car il existe des recueils de chants provenant d'autres cultures qui comportent aussi des rythmes similaires et de plus il existe peu de zortzikoak dans le patrimoine du chant basque. Parmi les 1001 chants publiés par Azkue, seuls 55 d'entre eux ont une mesure à 5/8. Ils viennent tous du Pays Basque sud, ce rythme étant presque étranger au Pays Basque nord.
La plupart des chants basques ont des rythmes réguliers, surtout 2/4, 3/4 et 6/8. Même s'ils sont chantés sur un rythme régulier, il arrive souvent qu'un chant ne comporte pas qu'un seul rythme ; deux rythmes, voire plus, peuvent être présents à l'intérieur d'un même chant.
Quelques instruments de musique basques. |
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Alboka | Tambour |
Danbolina eta Attabal | Ttun-ttun |
Dultzaina | Txanbela |
Gaita | Txalaparta |
Muxukitarra | Trikitixa |
Pandero | Txistu |
Soka-taldea | Xirula |
Supriñu |
extraits d'une excellente page, très bien documentée, de Boga-Boga.
Écouter des extraits en streaming.
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