La coutume voulait qu'à Leitza, lors de cueillette des pommes, le maître du verger demandât la collaboration de ses voisins. Ceci se faisait généralement tard et les travailleurs étaient récompensés par une collation sur place. Si le maître était riche il faisait servir le vin dans un petit récipient en argent appelé "barkillo".
Un jour, la famille de la maison "Maxurrenea" amena travailler ses voisins dans la pommeraie qu'elle possédait au lieu dit "inguru arte". Durant la collation une voisine se chargea de servir le vin aux travailleurs dans un "barkillo". Ensuite, elle posa le récipient au bord d'un trou, tout en haut du tronc d'un vieux pommier. Mais en ramassant la gaule et les couvertures elle oublia le "barkillo".
Cet oubli fut remarqué par la famille de Maxurrenea, elle chercha en vain le barkillo car la voisine qui avait pris le précieux récipient ne se souvenait plus de l'endroit où elle l'avait laissé.
Les maîtres, soupçonnant que la voisine leur avait volé le barkillo, tordirent une chandelle (symbole du voleur) et la brûlèrent devant un saint, espérant que la supposée auteur du larcin serait punie plus tard (en se tordant et en se consumant, comme la chandelle).
Mais la voisine n'eut à souffrir d'aucun inconvénient. En revanche, dans la pommeraie de Maxurrenea un pommier se dessécha. Il fut abattu et, à la grande surprise de tous, le barkilloapparut au fond de ce trou que l'arbre avait dans le tronc.
On a dit que la force magique "Adur" (voir la magie en Pays Basque) avait agi sur le pommier cachant le barkillo, elle l'avait desséché.
tiré du" Dictionnaire illustré de mythologie basque "
de Jose Miguel de Barandiaran - Editions Elkarlanean
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